samedi 31 mars 2012

Lecture : Sans même nous dire au revoir


Dans le cadre de Masse Critique spécial BD-Manga, j'ai eu le plaisir de recevoir le manga Sans même nous dire au revoir, de Kentarô Ueno. Un grand merci à Babelio et aux éditions Kana (qui n'est pas que l'éditeur de Naruto, et il est bon de le faire savoir).
Habituellement, l'auteur écrit des manga humoristiques mais pour cette fois, il a voulu raconter la mort de sa femme et la souffrance qu'il en a ressenti, et qu'il ressent encore. 
C'est un manga assez triste et parfois difficile à lire. Même si le dessin n'est pas ce que je préfère, l'auteur a su emprunter le ton et les mots justes. Par son dessin, il a su également faire passer les émotions qu'il a pu ressentir au moment des événements, en représentant le vertige que l'on ressent alors que l'on prend réellement conscience de la mort de l'autre, de son absence. Les allées et venues des policiers, des proches, dans cette même maison où l'on vivait au côté de l'autre qui ne sera plus jamais là, et cette difficulté de vraiment en prendre conscience sont très bien rendus tout au long des pages de ce manga. Seule une personne en deuil peut faire passer pareils sentiments, sans que l'on tombe dans un pathos outrancier. La jaquette elle-même donne le ton : il s'agit du dessin d'une rue, probablement l'un des chemins que l'auteur avait coutume de parcourir aux côtés de sa femme. Un vernis sélectif sur des flaques qui rendent floues certaines parties du dessin simulent habilement des larmes qui seraient tombées sur ce dessin et auraient ainsi diluées les traits de crayons. Cette jaquette illustre parfaitement le propos du manga, triste mais subtile. Au fur et à mesure que l'on tourne les pages et que l'on vit ainsi avec l'auteur cette horrible situation, notre gorge se noue de plus en plus. Même si l'auteur assure son lecteur, au début et à la fin du manga, que l'espoir est revenu dans sa vie et qu'il a su surmonté son malheur, on ne peut s'empêcher de prendre de plein fouet toute la détresse qu'il a pu ressentir en perdant un être aussi cher à son cœur. On en vient à s'imaginer dans la même situation et ce cauchemar inenvisageable et insupportable nous fait ressentir une profonde compassion pour l'auteur, en partageant alors sa tristesse. Et les larmes viennent parfois…
Même si ce manga n'est pas à lire en période de déprime, il nous fait nous rappeler combien le présent est seul important, et qu'il faut à tout prix en profiter aux côtés de l'autre. 
Vive la vie ! voilà ce qu'il proclame. 
Un très beau manga.

NB : à noter qu'il nous permet également d'en apprendre un peu plus sur les coutumes japonaises autour du deuil : les cérémonies, les us, les comportements de chacun.

2 commentaires:

  1. Il a l'air très intéressant !
    Moi je n'ai toujours pas reçu le mien...

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  2. Greg non plus… ça va venir. Y en a qui n'ont pas reçu de mail positif ou négatif !

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