dimanche 3 mars 2013

Lecture : La Tragédie d'Arthur


Heureuse sélectionnée à Masse Critique, j'ai été conviée à la lecture de ce roman, envoyée par Les éditions du Cherche Midi. Un grand merci à Babelio et aux éditions du Cherche Midi pour cette lecture.

Ce roman faisait bien évidemment parti de ceux que j'avais sélectionné lors de mon inscription à l'événement, pensant que j'aimerai l'histoire brièvement décrite.
J'en suis fort désolée, mais je n'ai malheureusement pas vraiment accrochée.

Arthur Phillips est un auteur en vogue. À l'approche de la mort, son père lui confie, comme un testament, l'édition d'une tragédie qui aurait été écrite par Shakespeare, mais qui serait demeurée inédite depuis l'époque du dramaturge. Une aubaine pour l'auteur qui pourrait se voir devenir riche et définitivement célèbre par cette publication. Oui mais voilà, son père était un faussaire et un escroc qui a passé la majorité de sa vie en prison. Grand adorateur de Shakespeare, il a élevé ses deux enfants dans le culte de cet auteur. Alors que Dana, la sœur jumelle d'Arthur, a conservé cet amour pour le grand Will, Arthur a plutôt renié la grandeur du célébrissime auteur de théâtre. Et ce dénie a longtemps été au cœur de son conflit avec son père. La publication de la pièce pourrait être une possible réconciliation ?
Pourtant, la préoccupation principale d'Arthur est l'authenticité de cette tragédie, car le passé de son père n'est pas là pour le servir. Il impose alors à sa publication une introduction qu'il rédige sans souffrir de correction par l'éditeur, et au cours de laquelle il tente d'expliquer au lecteur les conditions de publication de la pièce, l'introduction se transformant bientôt en véritable récit de sa vie, et de la difficile relation qu'il a pu avoir avec son père.

La majorité du roman est une sorte d'autobiographie de l'auteur. Autobiographie qui n'est bien sûr que fiction. Ou pas. Le principe même de l'histoire, la possible fausseté de La Tragédie d'Arthur, est également le principe même de ce roman : l'auteur se joue du lecteur, lui racontant sa vie comme si elle était celle qu'il a vécue, et endossant lui-même le rôle du faussaire. Fausseté de l'autobiographie, comme de la tragédie, doublement faussée par le père de l'auteur dans l'histoire, et par l'auteur du livre lui-même.
Bref, on s'y perd. Mais c'est là toute l'originalité de cette histoire : le lecteur est invité à y croire, à jouer également la comédie comme l'auteur et à s'initier ainsi à la tragédie. Tout est fait pour qu'on oublie que ce n'est que fiction, et l'auteur arrive ce tour de force de nous faire avaler cette pilule énorme qu'il est le détenteur d'une pièce méconnue de Shakespeare, qu'il nous livre en intégralité à la fin du livre.
On ne peut que saluer cette idée merveilleuse, et finalement pas si mal menée.

Car même si j'avoue ne pas avoir lu ce livre avec autant d'enthousiasme qu'un autre, seuls mes goûts sont en cause. On peut peut-être relever ça et là quelques défauts de l'écriture ou de la traduction, je n'ai pas réussi à trancher, mais elles sont minimes et je suis persuadée que ce roman pourra plaire à de nombreux lecteurs. Mais je n'éprouve, pour ma part, aucune curiosité à connaître la vie des uns et des autres, et les autobiographies m'ennuient. Quant à la tragédie, écrite dans la langue de l'époque de Shakespeare, elle reste un peu difficile à apprécier. Peut-être jouée aurait-elle plus de succès !?
Mes goûts n'ayant pas été satisfaits, ma note n'est pas le reflet d'une objectivité totale et de la réalité. Cela dit, j'ai réussi à lire le roman jusqu'au bout, ce qui me conforte dans l'idée que le livre peut tout à fait plaire à d'autres.
Alors, pour ceux que pareille histoire pourrait tenter, laissez-vous guider par Arthur…

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