dimanche 20 octobre 2013

Lecture : La Chute du British Museum


Dans le cadre de la nouvelle session du Club Sormand, je viens de terminer la lecture de ce roman de David Lodge.

Adam Appleby est, avec sa femme, un anglais catholique pratiquant. Ceci implique donc de ne pas utiliser de contraceptif lors de leurs rapports, et leur a valu déjà 3 bambins. La seule alternative est la méthode de la température qui permet de savoir à quel moment la femme est en période d'ovulation ou non. Mais cette méthode ne semble pas très bien marché et Barbara pense être à nouveau enceinte, alors même qu'Adam est bien loin d'avoir fini sa thèse. Ce dernier va vivre une journée rocambolesque, principalement au British Museum, où il fera des rencontres étonnantes et vivra des moments cocasses.

Je ne suis que très peu sensible à ce genre de littérature anglaise qui se dit très drôle et enchaîne les situations incroyables, faisant vivre à son héros principal une journée improbable. Je n'ai pas vraiment accroché, même si je l'ai lu jusqu'au bout, et je n'ai pas ri, comme la plupart des autres lecteurs de Babelio. Ce ne doit pas être ma tasse de thé, si vous permettez ce genre d'expression pour un roman anglais !
L'auteur n'a pas su rendre le personnage principal sympathique à mes yeux, sans le rendre pour autant énervant non plus. Son seul mérite est de m'avoir donné envie de connaître la fin, savoir si elle est heureuse ou non, si le héros arrive à s'en sortir ou pas de ces multiples péripéties. Je dois dire quand même que l'histoire reste assez plate, sans une réelle étincelle.
La question religieuse est le thème de fond mais ne devient pas trop lourde pour autant. Tranquillement l'histoire se poursuit au cours de ses 240 pages environ et prend fin sans surprise mais sans vraiment décevoir. En même temps, comment décevoir quand on n'en attend rien ? L'épilogue apporte ceci d'original en ce que l'auteur a cherché à retranscrire à l'écrit l'enchaînement de pensées de Barbara, alors qu'elle est sur le point de s'endormir, passant d'un sujet à l'autre, sans ponctuation. Cela ne dure pas trop longtemps pour ne pas devenir illisible et ça rend bien compte de cette façon que l'on a de passer d'une pensée à une autre, le lien qui unit une idées à une autre, lien parfois ténu, de plus en plus ténu que la fatigue nous gagne.

Ce roman ne casse donc pas trois pattes à un canard. Il ne m'a pas touché mais ne m'a pas déçu, me laissant plutôt insensible (c'est presque plus dur comme critique qu'un roman que j'aurai détesté !)
Je suis donc incapable de le recommander comme de conseiller du contraire. Ceux qui apprécient ce genre d'histoire devraient le lire, et ceux qui n'y sont pas sensibles, passer leur chemin.

lundi 14 octobre 2013

Lecture : Cavale héroïque


Heureusement sélectionnée par l'opération Masse Critique, j'ai reçu ce roman atypique des éditions "Stéphane Million éditeur". Un grand merci à Babelio et à cette maison d'édition pour ce cadeau.
Car c'en est un !

Henri de la Roche est un jeune dandy épris d'une superbe blonde du nom de Françoise qui s'engage par esprit de contradiction et d'esthétisme dans la Milice française. Très vite, il déchante. Pensant fuir ainsi la franchouillarde et trop populaire résistance, qui pourrait passer pour un camp un peu facile à rallier à l'aube de la victoire des alliés, le voici qui fait face à bien pire : des fachos débiles tels qu'un borgne pervers, deux provinciaux attachés à leur traditionnel cassoulet et un italien à la dénonciation facile. Bref, lorsqu'il souhaite quitter ce beau monde, il est malheureusement rattrapé par ces futurs perdants de la guerre et envoyé sur le camp de l'Est côté SS affronter les russes. Parviendra-t-il alors à regagner la France et sa Françoise, malgré toutes les péripéties qu'il devra affronter ?

Si vous avez vu OSS 117 avec Jean Dujardin, vous avez à peu près le ton du roman. Un verbe savamment manié à coup de jeux de mots bien trouvés et tournés font sourire au détour de presque chaque page. La langue y est bien maîtrisée et ça fait plaisir à lire, je dois dire. Quant à l'histoire, elle est complètement loufoque et rocambolesque, le jeune dandy ne se gênant pas pour sortir un bon mot même si cela doit le confronter de près à la mort : plutôt mourir que de rater l'occasion de placer une bonne répartie et son humour implacable, même devant Adolf Hitler ou Juan Peron. L'important est d'éviter à tout prix le mauvais goût et le manque de courtoisie, les costumes laids et les minables. C'est ainsi qu'il se retrouve toujours dans des situations désastreuses dont il s'extirpe avec classe et noblesse, usant de ses charmes et de sa gouaille. C'est assez plaisant, comme un bon James Bond, on s'éprend facilement de ce petit merdeux au charme fou qui nous fait sourire malgré nous et nous fait prier qu'il s'en sorte même s'il est agaçant.

Un bon petit roman qui détend et fait passer un très bon moment. Une très belle découverte que je recommande. Petit bémol peut-être : le roman aurait gagné à une relecture attentive pour éviter les fautes qui sont très certainement d'inattention.

lundi 7 octobre 2013

Lecture : Le Cavalier suédois


Je m'étais laissée tenter par ce petit livre de poche de la collection Libretto à la librairie Scylla, d'autant plus que le libraire m'en avait dit beaucoup de bien.
Récemment, Ys l'a lu et en a fait son éloge, Tara m'en avait également parlé en bien.
Bref, il ne me restait plus qu'à le lire.

Un voleur et un gentilhomme se retrouvent à faire route ensemble : l'un cherche à échapper au gibet, l'autre est considéré comme un déserteur. Lorsque le voleur se retrouve sur les terres du second, il tombe amoureux de la cousine du gentilhomme. Dès lors, la perspective de retourner travailler pour un évêque aux méthodes brutales et cruelles ne lui disent plus rien : il lui faut devenir le maître de ces lieux, et plus encore, faire de cette damoiselle sa femme. Il lui devient insupportable de subir les aléas du destin et en le forçant, il bravera le Ciel lui-même.

Un conte bien mené, teinté de fantastique distillé deci-delà, parfois nié, parfois assumé, au service d'une histoire où un homme brave le Destin pour mieux se sentir vivre. Faut-il le regretter ? Vaut-il mieux suivre un chemin tout tracé ou prendre systématiquement le chemin de traverse ?
Par certain côté, ce petit roman présente un aspect philosophique sans que cela ne soit trop appuyé, une sorte de morale déguisée, comme seuls les contes d'antan savaient le faire. Et d'ailleurs, l'atmosphère de cette histoire est empreinte d'une certaine nostalgie somme toute agréable.

À lire, car on en ressort le sourire aux lèvres, satisfaits d'avoir lu une histoire bien menée, avec une bonne fin, et, plus que cela, une écriture quelque peu surannée mais indiscutablement délicieuse.
Leo Perutz est un auteur à découvrir !