lundi 5 décembre 2016

Lecture : Scorpi tome 1


Dans le cadre du dernier Masse Critique de Babelio, j'ai eu la chance d'être sélectionnée et de recevoir des éditions Calmant-Lévy un exemplaire de ce roman. Un grand merci à Babelio et aux éditions Calmann-Lévy.

Charlotte est une jeune comptable en période d'essai dans une entreprise parisienne. Alors qu'elle regagne son appartement un soir, elle découvre un enfant d'une dizaine d'années au bas de son immeuble, visiblement perdu. Ne pouvant le laisser seul sous la pluie battante et en pleine nuit, elle l'invite à se réchauffer chez elle, en attendant de découvrir ce qui lui arrive et comment le ramener à ses parents. Mais le jeune garçon se révèle plutôt étrange : il lui parle de tueur à gage, alors qu'un assassin est recherché activement par la police dans la capitale, il a le corps couvert de cicatrices sans que cela ne lui paraisse anormal, et lorsqu'elle recherche son nom sur Internet, elle ne trouve rien d'intéressant qui pourrait l'aider.
Alors qu'elle tente de percer le mystère de son petit invité, et qu'elle hésite à l'amener à la police au risque qu'il retourne auprès de parents maltraitants, elle fait bientôt une nouvelle rencontre surprenante : Adam, le grand frère du garçon, tout aussi étrange que ce dernier…

Il s'agit d'un roman pour adolescent comme on aime bien en dévorer de temps à autre (moi en tout cas) : pas de prise de tête, pas de temps mort, une histoire facile et simple, sans qu'elle tombe dans l'ennuyeux, et une irrésistible envie de tourner les pages après avoir lu les premières lignes. Oui bien sûr on peut prétendre que ce genre de roman n'est pas bien folichon et ne va pas chercher midi à quatorze heures, qu'il est peut-être peu intéressant et dédié à des jeunes pour leur donner le goût de la lecture sans leur faire trop peur, mais moi j'aime les livres qui vous font passer un agréable moment, qui se lisent vite et bien, même s'ils ne vous laissent pas un souvenir impérissables. Certes, son écriture n'est travaillée au point que l'on relise plusieurs fois une même phrase pour le plaisir des mots et des sons, certes, on se doute un peu de la suite des événements et l'histoire d'amour est trop facile, mais ça fait du bien, de temps en temps, de laisser son esprit plonger dans un univers d'adolescent dans lequel on se préoccupe plus de savoir si l'un aime vraiment l'autre, s'il va la sauver des griffes des méchants, et si on va en apprendre un peu plus sur le monde fantastique dans lequel l'héroïne a pénétré malgré elle.
Sans le comparer à d'autres séries comme Le Protectorat de l'Ombrelle, l'ambiance générale sent bon la jeunesse et les pulsions. Et ça aussi, ça fait du bien d'arrêter de se prendre au sérieux juste le temps d'une lecture et de s'octroyer un petit temps "ado".

Je conseille la lecture de ce roman, si l'on cherche une histoire fort sympathique, un univers prometteur (avec "ceux qui marchent dans les ombres") et quelques heures bien agréables pendant cette période de fête et de célébrations, loin du sérieux, du drame et du grandiloquent.
Et j'attends le tome 2 avec impatience !

mardi 15 novembre 2016

Lecture : L'Homme au parapluie et autres nouvelles


Dans le cadre de mon club de lecture CaroLire, je viens de terminer la lecture de ce recueil de nouvelles signé par le grand Roald Dahl. Ce dernier est surtout célèbre pour ses talents de conteur jeunesse, comme Charlie ou la chocolaterie, ou encore James et la grosse pêche. Il était intéressant de le découvrir côté adulte et ce recueil de 4 nouvelles constitue un petit plaisir de quelques heures très délectable.
Difficile d'évoquer chacune de ces histoires sans dévoiler la chute. La première parle d'un vieil homme qui troque son parapluie contre une petite somme qui lui permettra de rentrer en taxi, ne pouvant plus faire cet effort. Mais lorsqu'on décide de le suivre, on découvre une toute autre réalité…
La deuxième s'attarde sur la vie de Monsieur Botibol, qui vient de vendre pour rien l'entreprise que lui avait légué son père, et qu'il n'a pas su faire fructifier. Cela reflète toute sa vie, dénuée de tout succès. Et puis, il découvre la musique…
La troisième nouvelle est l'histoire d'un duo d'escrocs. À court d'argent, ils vont mettre sur pied une entreprise atypique, appelée À moi la vengeance S.A.R.L.…
Enfin, la dernière assez courte est une petite boutade sur un maître d'hôtel plein d'humour.

J'ai littéralement avalé ces 4 histoires, moi qui suis dans une période où je lis peu. Roald Dahl a ceci de merveilleux de pouvoir vous faire lire tout et n'importe quoi, par son incroyable talent de conteur. Néanmoins, je trouve quand même les chutes à ces 4 histoires un peu décevantes, peut-être parce que je m'attendais à chaque fois à une véritable surprise, une fin qui remette tout en question. Peut-être que cette attente est liée à la forme de la nouvelle, de laquelle on attend toujours d'être déstabilisée, bien plus que d'un roman. Cela dit, cela ne remet en rien en cause le plaisir que l'on éprouve à la lecture de ce recueil court et très sympathique. Une bonne incursion dans l'univers de ce magicien, une petite mise en bouche avant la lecture d'un de ses romans ! À découvrir, pour le plaisir, la culture et la curiosité.

dimanche 23 octobre 2016

Lecture : Châlucet ou le pouvoir des rêves


Grâce à Babelio et à son opération Masse Critique, j'ai eu la chance d'être sélectionnée et de recevoir ce roman des Ardents Éditeurs. Merci donc à eux et à Babelio pour ce moment de lecture.

De la Rome Antique au Moyen-Âge, en passant par cette époque cruelle des Croisades, le Limousin et ses seigneurs ont connu maints batailles. Mais l'Histoire se confond avec un mystère entourant deux bagues ensorcelantes, de provenance orientale, à la signification étrange.
De nos jours, en plein cours d'Histoire, Hugo tombe dans un état inconscient et débite des paroles en latin. Son professeur, à qui les paroles font échos à son passé d'étudiant en archéologie, y voit le destin qui a repris sa course. Le jeune homme, quant à lui, ne comprend pas ce qui lui arrive, ni la signification de ses rêves étranges et qui semblent pourtant bien réels, le propulsant en plein cœur du Limousin, à l'époque des chevaliers et de la guerre contre les Plantagenêts. Lorsqu'il est poursuivi par des hommes en noir, il part à la recherche de la vérité.

Mêler Histoire et fantastique n'est pas chose aisée. Il est toujours difficile de ne pas tomber dans le cours académique que l'on forcerait vers la romance, ni vers l'application artificielle d'éléments incongrus sans queue ni tête pour y apporter un peu de "fantaisie". J'ai eu un peu peur au début du roman, car l'écriture n'y est pas aussi fluide que l'on s'y attendrait. Mais la plume semble s'échauffer un peu pour finir par couler tranquillement et dérouler son histoire. Au final, cela donne une lecture agréable, un peu atypique, et surtout une exploration d'une région française particulière qui est toujours intéressante car méconnue. L'intrusion du fantastique via l'histoire des deux bagues n'est pas trop mal faite et s'immisce sans trop d'effort. L'Histoire est relayée bientôt en arrière-plan et laisse la part belle à ce mystérieux pouvoir des rêves qui est le cœur même du roman. Certains personnages manquent un peu d'ampleur et de consistance (la mère d'Hugo, entre autre) et le lecteur aurait peut-être attendue plus de travail sur ce plan. Même s'il est important d'ancrer l'histoire dans l'Histoire, il ne faut pas que ce soit au détriment des protagonistes qui portent finalement les deux histoires (avec une minuscule et avec une majuscule). Difficile d'échapper à certains défauts comme celui-ci lorsqu'on s'embarque dans pareille croisade pour un auteur, mais je trouve qu'il ne s'en sort pas trop mal, car le lecteur s'accroche, sa curiosité piquée. Peut-être y aurait-il fallu plus de maturation de l'ensemble pour sortir un roman moins marqué par ceci ou cela, plus fluide. Mais ce livre n'en garde pas moins un certain charme et m'a procuré une lecture plaisante et agréable.

mercredi 3 août 2016

Lecture : Agatha Raison enquête


Après le long roman fleuve de Gagner la guerre, il me fallait une lecture qui ne nécessite pas trop d'énergie de ma part : une lecture facile, légère, vite avalée, un roman digne des vacances en somme.
Et bien cette petite Agatha Raisin est parfaite pour vous mettre dans ces bonnes conditions !

Femme d'affaire, la cinquantaine, Agatha Raisin a décidé de réaliser son rêve de petite fille : acheter un cottage dans les Cotswolds et couler une paisible retraite dans ce petit paradis de campagne. Oui mais on ne passe pas de Londres au trou perdu en un claquement de doigts et cette dame de fer s'ennuie rapidement dans le village. Surtout qu'elle n'aide pas à se faire apprécier, n'ayant jamais eu l'habitude, bien au contraire, d'être aimable et sympathique. Et lorsqu'elle trouve un concours de quiche fait maison pour gagner l'appréciation de ses voisins, elle se retrouve entraînée dans une histoire lugubre : le président du jury est retrouvé mort le soir même du concours, après avoir dégusté le reste de sa quiche ! Il ne reste plus pour Agatha qu'à résoudre cette énigme.

Voici le pitch du premier tome : La Quiche Fatale.
Cette histoire était fort sympathique, vite lue d'une lecture facile et entraînante. J'aime beaucoup les histoires de mamies anglaises qui enquête dans la campagne anglaise donc c'était parfait pour moi.
Ce roman est sans prétention mais il ne faut pas en rester là je pense. Ce n'est qu'une mise en bouche.

Car le tome 2 est bien meilleur je trouve, plus entraînant et surtout bien plus drôle. Une scène vous fera forcément sourire, voire même rire et Agatha se révèle spécialiste de situations burlesques ! Dans ce 2e tome, elle se retrouve les sens en émoi par un voisin plutôt bel homme, colonel à la retraite, qui ne partage pas ses sentiments et fuit au moindre indice d'une possible séduction de la part de sa voisine. Malgré cela, il se retrouve avec elle à mener une enquête pour une autre mort, une excuse parfaite pour se distraire de l'écriture de son livre d'histoire barbant. Un sacré couple qui m'a bien fait sourire et bien divertit.
Encore une fois, ce roman m'a fait passé un bon moment purement distrayant sans lendemain mais très bien pour les vacances. La fin est d'ailleurs assez bien faite. Je m'attendais plutôt à quelque chose de plus conventionnelle mais elle est au contraire bien plus dans le ton de l'ensemble comme cela.
Je n'attends qu'une chose maintenant : le tome 3 !

jeudi 21 juillet 2016

Lecture : Gagner la guerre



Oh la la. Ce titre.
J'ai découvert l'auteur alors que j'étais une jeune stagiaire (bon d'accord, plus toute jeune pour une stagiaire quand même) dans une petite maison d'édition dont je tairais le nom. Je lisais et "triais" les manuscrits reçus d'inconnus par la poste. L'exercice est assez excitant quand on y pense comme ça, on est peut-être la première lectrice, la découvreuse de talents… mouais. Ce n'est pas tout à fait aussi idyllique, surtout qu'il s'agit d'écrits de monsieur et madame Toutlemonde, autrement dit des auteurs qui n'en sont pas (encore, me direz-vous, mais souvent qui ne le seront jamais, malheureusement). Bref. L'une des éditrices me tend un manuscrit qu'elle avait gardé par devers elle et me demande de le lire et de faire une fiche de lecture. Et là, heureusement que j'étais assise. C'est un peu comme si on vous invitait dans un monde merveilleux, réellement, celui que vous avez rêvé mais que, lucide, vous n'osiez pas même espérer qu'il existait. J'en fais peut-être un peu trop, me direz-vous, mais ce commentaire de lecture sera de toute façon, du grand n'importe quoi d'une fan qui est tout sauf objective et impartiale… Bref, revenons à nos moutons. Il s'agissait d'un recueil de nouvelles, exercice qui est loin d'être facile et bien loin d'être flatteur pour un auteur. Commencer par ce genre littéraire est un peu osé je trouve. C'est un exercice difficile, car il faut mettre en place en peu de temps, personnages et contexte, et il faut que l'histoire se tienne un minimum sans que l'auteur ait finalement des masses de temps pour s'étaler et charmer le lecteur. Un petit bijou en somme, savamment ciselé. Mais tout au contraire, il a complètement servi le talent de cet auteur que je découvrais. Les nouvelles s'enchaînaient sans que je m'en rende compte, sur des tons différents, des univers totalement différents tout en étant finalement proche, avec des personnages opposés les uns des autres, et tout ça sans même me lasser ou me désintéresser de chaque histoire. Les talents de cet auteur étaient ceux d'un conteur, d'un véritable barde. L'écriture était du pur nectar, les histoires se buvaient comme du p'tit lait, on en redemandait et on avait ce vain espoir qu'elles perdureraient encore quelques centaines de pages…
J'étais donc sous le charme total de cet auteur et j'ai offert ce recueil, qui, bien entendu a trouvé éditeur, à mon Jules à la première occasion.

Je n'ai pas tout de suite poursuivi la lecture de ses nouveaux romans qui ont suivi, aller savoir pourquoi, il n'y a pas toujours de raison. Je me suis plongée dans celle de Même pas mort, récemment, et j'ai bien sûr acquis la suite. Et puis je suis allée à la rencontre de l'auteur à l'occasion du dernier salon du livre de Paris, où j'ai acheté ce roman, déjà sorti depuis un moment et qu'une amie me tannait de lire. J'ai pu couvrir d'éloges l'auteur (en rougissant affreusement bien entendu, mais sans trop bégayer étonnamment) et j'ai gagné une dédicace.

Et puis voilà, je me suis lancée dans la lecture de ce pavé il y a bien 3 mois. J'ai mis tout ce temps pour le lire. Non pas que l'histoire soit ennuyeuse, que l'écriture ne soit pas à la hauteur ou que l'ensemble ne m'ait pas du tout intéressé. C'est tout à fait l'opposé. Mais je l'ai lu dans une période plus difficile pour moi d'un point de vue de lectrice, étant gagnée régulièrement par une torpeur et une fatigue incontrôlable. Je voudrais donc mettre sciemment de côté le temps qu'il m'a fallu pour le lire car il n'est en rien le reflet de mon plaisir. Encore que. On pourrait le prendre à rebours et se dire que j'ai volontairement voulu faire perdurer le plaisir, justement. Mais non, c'est une histoire qui se dévore, au contraire, en temps normal.

Benvenuto Gesufal est un assassin à la solde du Podestat de Ciudalia. Pour le compte de son patron, il va remplir un contrat et mettre fin aux jours d'un potentiel rival politique, mais héros de guerre. Cet acte devra bien entendu rester secret afin que son patron reste maître/héros de la ville. Mais voilà, les intrigues politiques et autres magouilles vont finir par retomber sur Benvenuto, notre serviteur. Le connaissant, ça va être sacrément sportif de sortir de ce guêpier mais rien n'est impossible pour cet artiste de la lame !

C'est génial ! Rien que la langue, vous ne pouvez vous empêcher de vous en délecter en relisant parfois plusieurs fois une même phrase qui sonne tellement bien et juste, qui coule et roule à vos oreilles. Si vous n'étiez pas dans le train, vous liriez à haute voix, rien que pour savourer le mariage parfait du son et du sens, la mélodie qui tintinnabule à vos oreilles et vous charme tout à fait. Ça y est, vous êtes fait. Vous ne pouvez plus quitter ce Benvenuto, mauvais garçon, pas toujours galant avec ces dames ni franchement amical avec les autres (surtout s'il a un contrat sur votre tête), mais tellement attachant ! Et puis il a cette façon de parler, tout en poésie des bas-fonds, d'une noblesse argotique encore une fois superbement ciselée qu'on se demande vraiment si l'auteur n'est pas ce vaurien assassin lui-même ! Ah, et que dire de l'histoire elle-même. On s'imagine que c'est tout tranquille, qu'on est du côté du "méchant" qui tue tout le monde, donc il ne lui arrivera rien, et on s'étonne soi-même de retenir son souffle alors qu'il tente de fuir sur les toits, ou qu'on a peur pour sa jolie petite gueule lorsqu'il se fait corriger… On a mal, on frémit, on sourit de ses pirouettes, on exècre les autres qui se dressent contre lui, bref, on l'aime ce Benvenuto, surtout parce qu'il est du côté obscur et que ça fait un bien fou de pouvoir se délecter de ses vengeances et de se dire à l'avance : "Quand est-ce qu'il dérouille sévère celui-là, pour lui avoir fait ce coup bas ?". On se défoule à travers lui de mettre de côté toute moralité gênante et on avance ainsi, en espérant qu'il s'en sortira, et en espérant aussi qu'il ne sera pas pour autant le héros qui ne meurt jamais ou qui n'a jamais mal. On veut une histoire bien, qui se tienne, qui garde sa logique et ne ménage pas nos petits cœurs (car pour ça, on a nos histoires à l'eau de rose à côté, merci bien). Et avec ce roman, on est servi ! Jusqu'au bout, la ligne est gardée et bien menée. C'est un pur bijou, un trésor à capturer, à s'approprier, à siroter tout seul dans son coin, le sourire aux lèvres, les yeux exorbités par la tension de l'action et de l'aventure.
Cap à Ciudalia camarade,  allez donc serrer la pogne de ce bon Benvenuto Gesufal de ma part, car il me manque déjà, le gredin !

mardi 21 juin 2016

Lecture : À la recherche de New Babylon


Dans le cadre d'un Masse Critique Babelio, j'ai eu la chance d'être sélectionnée et j'ai reçu ce roman western des éditions Libretto. Merci à Babelio et aux éditions Libretto pour la découverte.

Un révérend aux deux mains coupées est retrouvé à demi-conscient et accueilli par une famille dans l'espoir qu'il puisse prêcher la bonne parole et évincer ainsi les Mormons qui ont l'emprise sur la région. Mais le Révérend Aaron n'est pas ou plus un prêcheur.
Un jeune gangster pyromane et voleur, capable de dormir d'un sommeil imperturbable en pleine bagarre dans un bar sera suivi par ce même Révérend.
Il croisera également Pearl Guthrie, une jeune femme à la recherche de son futur époux, qui quittera sa ville natale et sa mère, partira sur les chemins explorer les villes alentours et toujours plus loin, désespérément en peine de mari.
Qu'elle trouvera finalement peut-être en Russian Bill, un autre gangster plutôt gentleman qui désire établir la ville idéale, New Babylon, où les shérifs ni aucune loi n'existent.

Ce roman est assez étrange et un peu déstabilisant. Je m'attendais plutôt à un western plus classique, aux codes et règles issues des films de mon enfance ou d'un Lucky Luke en mode adulte.
Car, même si les codes et règles semblent bien être présents, ils sont ancrés dans un ensemble et une atmosphère à volonté plus réalistes peut-être, ce qui ôte un peu le charme qui pimente ces westerns un peu surréalistes, même s'ils se veulent coller au plus proche de l'Histoire. Et puis, le tout manque de rythme également : la première partie n'est qu'une succession des villes fréquentées par Charles Teasdale où il a pu échappé à la pendaison, suivi de près par le Révérend, puis suit la partie consacrée à Pearl et les nombreuses villes qu'elle fréquente à la recherche d'un époux, enfin arrive Russian Bill, un gentleman gangster qui lui servira de Chaperon, puis de mari par procuration. On boucle la boucle sur le Révérend pour clore cette sorte de saga Western qui explore ainsi la vie de 4 personnages totalement différents qui croiseront leur route et apporteront aux uns et aux autres malheur, bonheur, aventures… Cet effet de succession semble moins sensible au lecteur dans la partie avec Pearl et Russian Bill, mais le fait de passer ainsi d'un personnage à un autre sans vraiment approfondir ni vraiment s'y attarder, comme si l'on effleurait leurs vies à un moment donné (pertinent et crucial certes, mais assez court finalement), empêche le lecteur de s'attacher à l'histoire. On garde une certaine curiosité de la suite, de la fin, de comment ils se sont rencontrés et finalement quittés, puis revus, mais on reste sur le banc de touche, totalement détachés, sans prendre part ni s'impliquer : c'est un peu comme si on lisait le journal, mais en complet retrait, tout prêt à le refermer à la moindre occasion, sans réel regret.
Je trouve regrettable ce détachement et ce manque de sensibilisation du lecteur. Le roman reste pas mal, mais sans plus. Certes, on se sent immergé dans l'époque, mais on reste en dehors de l'histoire. Dommage.

jeudi 21 avril 2016

Lecture : La vengeance du Wombat et autres histoires du bush


Dans le cadre de la dernière session de CaroLire, je me suis lancée dans la lecture de ce petit recueil de nouvelles de Kenneth Cook. Je m'étais procurée ce livre car le titre m'intriguait et le tout me semblait bien dépaysant. Alors, pourquoi pas ?
Mais avant toute chose, qu'est-ce que le bush australien : il s'agit d'une région située au sud (sud-ouest et sud), caractérisé par forêts, bois et broussailles de type méditerranéen.

Le narrateur de ces nouvelles semble se confondre avec l'auteur lui-même : il s'agit d'un auteur qui arpente cette région pittoresque de l'Australie à la recherche de bonnes histoires à écrire et à raconter. Le pauvre homme se retrouve la plupart du temps dans des situations périlleuses, inextricables et dangereuses, que ce soit au contact d'animaux typiques (Wombat, Kangourou, Koala, serpents en tout genre), ou de personnages typiques (collectionneurs saugrenues, vendeur de grenade, éleveur de serpent, etc.). Et le lecteur savoure chacune de ces truculentes histoires en frémissant gentiment pour ce narrateur malchanceux, tout en étant persuadé que tout finira bien par s'arranger pour lui, de quelque manière que ce soit.

C'est sympathique. C'est dépaysant. C'est agréable entre deux lectures fleuves et on découvre un peu ce paysage et la culture particulière de l'Australie du Sud. Pourquoi pas comme lecture à la plage, ou quand on ne sait pas trop quoi lire de court et de plaisant, sans rechercher l'exceptionnel ou le coup de cœur. On sourit facilement face aux déboires de cet auteur qui se retrouve toujours dans les pires situations. On attend même chaque nouvelle comme une énième aventure désastreuse.
C'est un peu comme un apéritif : un moment agréable pendant lequel on picore de bons morceaux.

vendredi 15 avril 2016

Lecture : L'incolore Tsukuru Tazaki et ses années de pèlerinage


Dans le cadre de la nouvelle session du ClubSormand, je me suis lancée dans la lecture de ce roman, qui coïncidait avec ma première exploration de l'univers de Murakami. Je n'avais encore jamais lu de roman de cet illustre auteur japonais (et c'est pas faute d'en avoir acheté quelques uns). Je ne sais si c'était le début idéal, mais il en faut bien un et l'occasion s'est présentée.

Tsukuru Tazaki a appartenu, pendant son adolescence, à un groupe d'amis très proches qui communiaient dans une harmonie parfaite. Les sentiments échangés étaient purs, les cœurs s'épanchaient et se livraient totalement entre eux, les liens étaient forts et idéals. C'est en tout cas le sentiment qu'en a eu Tsukuru jusqu'à la rupture brutale lors de ses années universitaires, alors qu'il avait dû s'éloigner de ses amis pour ses études à Tokyo. Sans réelle explication, l'un d'eux lui a demandé de ne plus chercher à les voir ni à les appeler et, sous le choc, Tsukuru n'en a pas demandé les raisons. À partir de cette rupture, Tsukuru a dû se reconstruire…

Et c'est tout le sujet de ce roman, sa reconstruction et sa quête pour soigner sa blessure. C'est infiniment lent, mais la lecture ne s'en ressent pas pour autant. On n'a pas l'impression de subir ce rythme volontairement contemplatif et même, on trouve plaisant ce mode onirique. Attention, la lecture n'apparaît pas pour autant difficile, complexe, trop recherchée comme c'est souvent le cas dans les histoires dites "oniriques" ou "contemplatives". Et il ne s'agit pas non plus pour Herbert de contempler le plafond pendant des heures en se demandant pourquoi il vit. Non, pas du tout. Il y a de la tension dans cette histoire et on se laisse porter par ce pèlerinage du personnage principal à la recherche de la vérité, de ce qui lui permettra de panser ses blessures et de pouvoir avancer. L'écriture est très agréable et très douce, elle berce et crée en même temps le suspens. C'est une expérience assez curieuse la première fois mais très intéressante et très plaisante à vivre.
Cependant, je ne peux m'empêcher d'avoir ressenti de la frustration à la fin : on voudrait tant savoir s'il arrive ou non à atteindre le bonheur. Et l'auteur prend volontairement un malin plaisir à nous torturer dans ces dernières pages car, clairement, on sait qu'on ne saura pas et que cet imbécile de Tsukuru ne nous aidera pas !
Mais mise à part cette légère frustration (qui arrive quand même à la fin, je trouve ça risqué et gonflé de la part de l'auteur quand même, qui prend le pari de laisser son lecteur sur une note de déception et donc un avis mitigé !), j'ai bien aimé cette lecture qui est, finalement, un premier pas timide et sympathique au seuil de cet univers. Et puis, cette frustration fait finalement partie intégrante de cette ambiance japonaise. Le personnage de Tsukuru, aux réflexions et sentiments assez féminins je trouve, est typiquement le reflet de cette culture très sensible et très fine.

À lire pour découvrir l'auteur.

vendredi 8 avril 2016

Lecture : La légende de Momotaro


Dans le cadre de la dernière Masse Critique spécial jeunesse, j'ai été sélectionnée et j'ai reçu cet album des éditions Marmaille et compagnie. Un grand merci à Babelio et à la maison d'édition de ce bel illustré tout en poésie.

Momotaro est issu d'une pêche, qu'une vieille femme a reçu entre les mains alors qu'elle lavait son linge dans une rivière. Cet être alors minuscule va se révéler extraordinairement fort, au point de se voir confier une mission digne d'un héros…

Mon petit laïus, totalement dénué de poésie et de musique est tout le contraire de cette légende qui se lit à haute voix. La musique des mots répond à celle des illustrations magnifiques et le tout nous emporte facilement au cœur du Japon, aux côtés de cet être formidable de force et de simplicité à la fois. Un très beau conte à lire à son enfant, et même à soi-même, pour nous préparer à de doux rêves…

Un très bel objet à offrir, à s'offrir, à découvrir !
Et le petit mot qui accompagnait le pli était fort sympathique !


mardi 5 avril 2016

Lecture : Anno Dracula


Dans le cadre de la 8e session du Club Sormand, me voilà partie dans la lecture de ce roman de Kim Newman, pas si jeune que ça en a l'air, et pas si kitch que ça en a l'air non plus ! ^_^

Imaginez que Dracula n'ait pas été tué par Van Helsing et sa bande de potes, mais que le scénario inverse se soit produit. Le comte a converti la reine d'Angleterre en la transformant en non-morte, et en répandant sa cause telle une mauvaise épidémie dans tout Londres. Du coup les vivants et les vampires se côtoient, bon an mal an, au milieu du fog épais et des ruelles crasseuses. Et parmi tout cet embrouillamini, il y a ce bon vieux Jack qui manie le scalpel… en argent bien sûr, éventrant et terrorisant nos amis aux crocs acérés, et ravivant davantage les tensions entre les deux races, humains et vampires.

C'est une lecture bien sympathique et une alternative au récit de Bram Stoker qui est assez réussi je trouve. Disons que je m'attendais à un traitement chaotique mais le tout tient bien la route et c'est également un vrai plaisir de pouvoir croiser d'autres personnages connus, fictionnels ou bien réels, dans ce brouillard londonien de 1888. J'aurai peut-être éliminé un ou deux personnages en cours de route, mais j'ai la main leste et le scalpel facile ^_^. Cela dit, j'ai bien apprécié la transposition de Jack L'Éventreur dans le milieu vampirique et au sein même du récit bien amorcé par Bram Stoker.
Sans aller jusqu'à louer son écriture qui ne semble pas exceptionnelle, l'auteur arrive tout de même à nous mener dans les rues de Londres, sur les traces de Jack et sous l'emprise du comte Dracula avec adresse : on a envie de connaître le fin mot de cette histoire et l'on sent que l'auteur s'est documenté pour distiller au plus juste les éléments empruntés à l'Histoire, et ceux empruntés à la fiction, en les mêlant habilement et savamment. L'atmosphère est bien celle que l'on attend pour cette histoire, même si l'on ne ressent pas autant d'effroi et d'angoisse que dans celle de Stoker : on aurait peut-être voulu un peu plus de frémissements face à Jack. Quant aux différents personnages que l'histoire met en scène, ils sont tous assez attachants, à leur manière, et leurs différences les rend d'autant plus attrayants. Certains préfèreront peut-être l'espion gentleman, d'autres la vampire au physique de jeunette mais comptant de nombreux siècles à son actif. D'autres encore adhèreront à la cause du Docteur lorsqu'on trouvera un certain charme à la superficielle Pénélope…
Quant à la fin, elle est correcte et répond bien à la logique de l'ensemble. La nouvelle édition propose également une fin alternative, celle issue de la nouvelle originale, mais je préfère celle qui a été retenue pour le roman.
Pour résumer le tout, je dirai que l'auteur s'en sort brillamment dans cette reprise d'un récit culte, LE récit de vampire par excellence, celui qui a engendré les autres plus récent. Ce n'était donc pas facile de se frotter à l'ami Bram, et de reprendre son histoire en la modifiant selon son gré. Très vite, on aurait pu décevoir les inconditionnels de Dracula, mais j'en fais partie et je trouve que c'est franchement pas mal du tout !
Il existe également une suite à ce roman. Mais l'histoire de ce premier tome a le bon goût de présenter une fin suffisante pour que sa lecture puisse se terminer-là, si l'on ne souhaite pas poursuivre la route des personnages… survivants !
À lire, car c'est une très bonne fan-fiction (lol) !

jeudi 17 mars 2016

Lecture : Le Meurtre de la Saint-Valentin


Jillian Talbot, auteur de roman policier à succès, voit sa vie progressivement basculer lorsqu'elle reçoit une carte à la Saint-Valentin. Un plaisantin semble vouloir la harceler. Mais est-ce vraiment juste une mauvaise blague, ou bien un réel fou qui lui cherche du mal ? Car il semblerait qu'il l'observe et qu'il sache où elle va, avec qui elle est et ce qu'elle fait. Mais le plus inquiétant est peut-être de savoir ce que sont devenues ses copines d'Université, les Éléments, comme elles aimaient se nommer à l'époque…

Dans le cadre de notre nouvelle session CaroLire, j'ai lu ce roman policer un peu daté qui semblait être un énième roman policier aux ficelles grossières et cependant efficaces. Mais je dois pourtant démentir ce préjugé qui nous habite presque tout au long de la lecture, jusqu'au dénouement. Cette fin, elle est magique, car elle renverse tout et permet de savourer tout le reste et toute l'ingéniosité de l'histoire bien tressée par l'auteur. Je souhaitais une fin horrible, la mort de l'héroïne, ou d'un de ses proches, quelque chose qui me change des happy end habituels des romans policiers trop lisses pour mémères en mal d'émotions fortes. Et bien, la fin ne se termine pas ainsi, mais elle est bien plus horrible que ça ! Je n'en dis pas plus, lisez-le. Il est bien écrit, suffisamment pour que les pages se tournent toutes seules. Vous aurez la sensation d'être en terrain connu et même conquis, mais sans pour autant ressentir trop de lassitude qui vous feraient fermer le livre. Et puis, vous aurez surtout à l'esprit ce que je viens de vous dire : la fin vaut le détour ! Mais elle ne peut être dûment savourée que si l'on a lu toutes les pages précédentes.
Alors, qu'est-ce que vous attendez ? Vous passerez un bon moment. Je ne vous parle pas de coup de cœur, loin de là, ni d'un récit qui va bouleverser votre vision du roman policier. Mais il reste tout à fait plaisant à lire et on a vraiment le sourire en le refermant, content d'avoir été un peu dupé (oups, j'en ai déjà trop dit !)

vendredi 11 mars 2016

Lecture : Lockwood & co T2 : Le crâne qui murmure


Oubliez la couverture, oubliez le titre ! Focalisez-vous sur vos bons souvenirs du tome 1 et enquillez la lecture de ce seconde tome sans tarder.
Et même si vous ne vous souvenez plus tellement du précédent tome, ce n'est pas bien grave. L'essentiel est d'avoir gardé en mémoire les personnages sympathiques qui la composaient.

Car les revoici en scène dans une nouvelle histoire de fantôme, cette fois-ci celle un peu plus sombre d'un scientifique obscur, déjà assez effrayant de son vivant, dont le cercueil semble avoir été pillé. Le voleur présumé est bientôt retrouvé à quelques pas dans le même cimetière, mort de peur. Drôle d'enquête pour nos 3 agents de Lockwood & co. Mais si ce n'était que ça : ils se sont lancés dans un défi de taille à savoir une compétition entre l'agence Lockwood and co et celle de Kipps. Celle qui arrivera à résoudre l'affaire avant l'autre sera déclarée meilleure agence de tout Londres. Et comme s'il fallait rajouter une autre difficulté, voilà que le crâne dans le bocal, que George chercher désespérément à refaire parler en le soumettant à des expériences folles, daigne enfin ouvrir le dialogue. Enfin, seule Lucy l'entend, ce qui ne facilite pas les rapports un peu tendus entre les différents membres de l'agence Lockwood & co…

J'ai trouvé cette histoire un peu plus molle que la précédente. Elle ne peut plus jouer sur l'originalité du début, puisque c'est une suite, et l'histoire en elle-même met un peu de temps à démarrer. On a également cette impression qui nous suit tout au long de la lecture que cette histoire n'est qu'un prétexte, une transition. Elle est là pour conduire gentiment le lecteur vers une révélation choc qui ouvre sur la suite, à savoir le tome 3. Je n'en dirai pas plus, mais ça m'a tellement mis l'eau à la bouche que je trépigne d'impatience de lire le tome 3, qui paraîtra en mai prochain.

Je termine ce billet par ma profonde incompréhension face aux couvertures de la version française, lorsque l'on tombe sur celle étrangère. Je soupçonne nos voisins de faire deux versions : une version avec une couverture clairement destinée à la jeunesse, et une version avec une couverture plutôt adulte. J'avoue ma préférence non dissimulée pour la version adulte, qui, pour ce tome-ci, est en accord parfait avec le thème principal du livre (contenu dans son titre même) : le fameux crâne du bocal en verre. J'arrête-là d'en parler, je glisse juste le visuel ci-dessous histoire de vous donner envie de lire la série (pas mal du tout d'ailleurs mais que la couverture dessert totalement à mon avis).

En tout cas, moi j'aime beaucoup Lockwood, et je lirai la suite avec plaisir !


dimanche 28 février 2016

Lecture : Le Grand N'Importe Quoi


Heureuse sélectionnée à un Masse Critique spéciale, j'ai reçu ce petit bijou, dernier né de J.M. Erre aux éditions Buchet Chastel. Un grand merci à cette dernière et à Babelio pour ce moment si délicieux !

Dans un village français, Gourdiflot-le-bombé, de nombreux personnages vont se croiser pendant une nuit : le samedi 7 juin 2042, et plus précisément à 20h42, pendant une minute interminable, Arthur, habillé en Spider-man venu accompagné sa copine à une soirée déguisé chez des culturistes, Lucas, qui s'échappe de chez lui suite à un grave malentendu s'étant retrouvé avec Marilyn Monroe à moitié nue sur lui lors même que le compagnon de la blonde a pénétré dans l'appartement, Francis et J-Bob, le barman du Dernier bar avant la fin du monde et son éternel client, Alain Delon, sur le point de mettre fin à ses jours alors que des extra-terrestres sont venus le rencontrer, et l'auteur de l'Incroyable révélation, qui délivre dans son œuvre la vérité sur nos origines… Chacun y tient son rôle, et cette minute infinie devient un véritable cauchemar pour Arthur, réfugié monégasque depuis que le rocher est gouverné par les islamistes, car il va d'humiliation en humiliation. Arrivera-t-il à y mettre fin ?

J'avais déjà lu Le Mystère Sherlock que j'avais bien aimé, pour son humour et son pastiche.
Ce roman est, pour moi, bien au-dessus et monte d'un cran dans sa revisite d'un genre, ici la science-fiction, tout en la distillant de critique sociale, le tout bien arrosé d'humour délirant qui amène le lecteur sur le terrain de l'absurde, et même pire, sur celui du grotesque ! Je n'ai jamais réellement rigolé en lisant un livre. Il m'est arrivé de pouffer en souriant, mais pas d'éclats de rire bien francs agrémentés de larmes. Et bien c'est pourtant ce qu'il m'est arrivé dans mon train, sans crier gare, et avec un suprême bonheur. Alors, rien que pour ça, je remercie chaudement l'auteur. Car ce n'est pas donné à tout le monde. Je trouve bien plus facile de faire pleurer son lecteur que de le faire rire aux éclats jusqu'aux larmes. Et quoi de plus agréable que ce plaisir pur après une dure journée de labeur ? C'est de la parfaite détente, sans pour autant rester dans le pipi caca qui ne mène nulle part. Car le tour de force de l'auteur est d'apporter sa critique, de la télé-réalité, aux culturistes, en passant par les religieux et les sectes, les piliers de bar et les mordus de SF, l'humour vrille tout cela dans un grand n'importe quoi et à coup de paroles de chanson pour beauf en soirée. On se répète tout du long que c'est n'importe quoi, en ricanant, mais l'histoire ne perd jamais sa logique et son sens, même si le "bon" (sens) est un peu bousculé. C'est juste génial. Ce n'est pas de la grande littérature devant laquelle on se pâme mais c'est, pour moi, de la très bonne, de l'excellente lecture. Je n'ai pas peur de mettre ce roman sur le même rayon qu'un classique bien écrit car il me procure autant de plaisir à le lire. D'autant plus que le rire qu'il provoque est étroitement lié avec sa plume superbement maniée : c'est très bien tourné, écrit, et c'est d'ailleurs ce genre d'humour que je préfère. Ces phrases bien amenées qui s'enchaînent avec une aisance à vous rendre jaloux de ne pas avoir autant de talent ! C'est ça qui provoque le rire, et la montée crescendo dans l'absurde délirant et barré, toujours dans un verbe soutenu et si bien maîtrisé. Chapeau !
Et, encore une fois, il est toujours plus facile de passer pour un bon auteur quand on fait dans le drame, alors qu'on est rarement salué comme grand quand on fait rire. C'est bien dommage, car c'est tout autant le pur génie qui est en jeu et, en plus, pour la bonne cause : faire réfléchir en riant à gorge déployé.
Vive Le Grand N'Importe Quoi ! Un nouveau coup de cœur pour moi cette année !!!! (j'espère juste que l'année va tenir ses promesses et que je ne suis pas en train de griller tous mes coups de cœur littéraires dans les deux premiers mois !!!)

vendredi 19 février 2016

Lecture : Les petites fées de New York


Morag et Heather sont deux fées écossaises, qui portent le kilt et manient le archet de violon avec grande dextérité. Elles sont également expertes pour s'embrouiller et provoquer des catastrophes sans précédents, au point de se retrouver en plein New York. Mais s'il n'y avait que ça… car d'autres fées ont également débarqué à New York sans crier gare, dont les enfants du roi Tala de Cornouailles, ce dernier étant très mécontent et prêt à tout pour les retrouver. Quant aux humains, ils ne voient pas les petites fées normalement, mais Dinnie et Kerry ne peuvent très vite plus se passer de leur service, parfois à leurs dépens. Et que dire des autres fées, les newyorkaises, chinoises, italiennes et ghanéennes qui trouvent Morag et Heather très douées pour le grabuge en tout genre… il semblerait que la guerre soit déclarée, ou comment voir les fées de l'autre côté du miroir.

En voilà un roman qui ne paye pas de mine et qui se lit vite et bien ! Du kilt, du pure malt, du violon, de la gigue et des fleurs, un soupçon de bataille pas très rangée et beaucoup de confusion, voilà un bon résumé de cette histoire qui vous montre les fées comme vous ne les avez jamais lues : tantôt petites pestes, tantôt musiciennes hors pair, mais surtout accroc au whisky. Qu'elles soient d'Écosse, d'Irlande, de Cornouailles ou de New York, elles sont toutes différentes et se ressemblent. Petits êtres de 15 cm de haut, elles ont l'art et la manière de se faire aimer par tous, humains compris, surtout ceux qui ont le privilège de les voir. Mais ne vous attendez pas à de petits anges ailés, ce serait plutôt de petits diables sans les cornes mais bouillonnants de vie.
C'est assez frais et sympathique, ça part un peu dans tous les sens, et ça nous montre un New York différent de celui de Lisa Minelli ^_^ Je regrette juste que certains personnages n'aient pas plus de profondeur, car on ne s'attache pas vraiment à eux. Les deux petites fées espiègles peuvent sembler agaçantes, mais sont finalement juste maladroites et au final très sympathiques. Le tout est un bon cocktail pour se détendre mais reste, à mon goût, un peu trop à la surface des choses. C'est dommage car on sent clairement pointer une critique sociale sous les dehors simplistes de cette histoire, qui aurait gagné à être plus approfondie, ne serait-ce que pour ressentir un petit pincement au cœur de ne pas pouvoir les voir… ces "bonnes" fées ! Là, on a juste le sentiment d'avoir passer un moment, ma foi, agréable, mais pas inoubliable. Peut-être que mes attentes étaient trop fortes, surtout avec une préface de Neil Gaiman. À lire, pourquoi pas, pour voir les fées autrement que celles de Disney.

jeudi 11 février 2016

Lecture : La santé par les plantes


Lors de la dernière Masse Critique, j'ai eu la chance d'être sélectionnée et j'ai reçu ce petit roman "noir" accompagné d'un gentil mot. Un grand merci à Babelio et aux éditions Hélios pour ce moment très agréable de lecture.

Gastby Legrand, à la tête d'une entreprise pharmaceutique, a fait le calcul : il a passé 4,8 ans de sa vie aux toilettes. Tout cela à cause de sa constipation chronique qui lui pourrit la vie depuis ses 16 ans. Face à ce constat effrayant, il est bien décidé à mettre définitivement fin à ce calvaire et pose un objectif impossible à son équipe : trouver un médicament qui soulage de ce mal infernal en seulement trois mois – histoire qu'il passe de bonnes vacances, pour la première fois depuis des années.
C'est alors qu'un indien nommé Douglas, fort d'escroqueries scientifiques en tout genre pourvu que ça rapporte, se saisit de cette trop belle occasion de faire fortune : un arbre rare pourrait être la solution d'une supercherie énorme et très rentable. Il arrive alors à convaincre l'équipe de bras cassés de Gastby et part sur les traces du végétal…

Ce livre est complètement barré. J'ai déjà lu des livres délirants, mais en général, ils appartiennent à un délire convenu, un délire "connu" déjà rencontré. Celui-ci, il fait dans le délire original. L'histoire débute quand même sur une affaire de constipation qui sera le moteur d'aventures australiennes et morts en tout genre dans le seul but de retrouver un transit normal ! Rien que ce synopsis devrait vous faire sentir le niveau du délire. Et cette idée, ô combien géniale et savoureuse, est bien entendu couplée d'une écriture fabuleuse pleine d'humour. C'est complètement barré et complètement drôle et terriblement génial. Je me répète, mais je ne peux pas m'en empêcher. Il faut absolument lire cette histoire rocambolesque, ne serait-ce que pour mes personnages préférés : Narcisse et Flore. Je ne peux pas vous en dire plus mais je les adore. C'est LE livre qui arrivera à vous tenir éveiller le soir dans le train alors que vous êtes un zombie sur pattes, LE livre qui arrivera même l'impossible à savoir vous faire littéralement pouffer de rire alors que vous êtes entourée de zombies sur pattes aux têtes d'enterrement. C'est LE livre à lire quand vous voulez passer un réel très très bon moment, et qui vous fera regretter de lire la dernière page, nostalgique de cette lecture si agréable. C'est un véritable coup de cœur, j'adore ! Merci à M. Francis Mizio pour ce moment de pur délice, on en redemande.

jeudi 28 janvier 2016

Lecture : Le Maître du Jugement dernier


Le baron Von Yosh participe à un récital privé chez son ami Eugen Bischoff, acteur célèbre sur le déclin, et à qui tous ses proches cache la récente faillite de sa banque, et par là-même sa ruine.
Au cours de la soirée, le maître de maison fera le récit d'une étrange affaire de suicide qui porterait plutôt à croire à un meurtre déguisé, ou quelque chose de ce genre.
Alors que la soirée se poursuit, l'acteur s'isole un moment pour se préparer à interpréter son prochain rôle face à ses proches. Deux coups de feu se font soudain entendre et l'on constate très vite qu'Eugen Bischoff est mort, après s'être tiré une balle dans la tête. Cependant des indices semblent prouver que le baron ne serait pas étranger à ce drame…

J'avais ce court roman endormi dans ma bibliothèque (qui est un immense dortoir pour plein de merveilles) et, suite à la récente critique d'une amie, il s'est réveillé et m'a tendu les bras. J'avais déjà lu un autre roman de l'auteur, qui m'avait beaucoup plu. Celui-ci est tout aussi bien. Sans être un coup de cœur, il est cependant bien écrit : on oscille entre l'étrange et l'enquête policière, entre le mystère religieux et l'énigme teintée de fantastique. Tout est embrumé, noyé dans une ambiance pâteuse d'un lendemain de fête où l'on pense avoir rêvé l'horreur. Le cauchemar environnant persiste pourtant et l'on doit choisir entre l'affrontement ou la fuite, sans pour autant être en état de combattre. Le héros doute de lui-même, de cet ami du défunt persuadé de connaître la vérité mais cherchant les preuves, de la réalité même. Est-il vraiment coupable, Solgrub a-t-il finalement raison de penser le contraire ? Et pourquoi le défunt a-t-il eu ce regard haineux à l'encontre du baron, juste avant de pousser son dernier souffle ?

On ne sait pas trop où l'auteur veut nous mener mais on se laisse bien faire car l'ambiance particulière teintée d'une angoisse presque irrationnelle, d'un mystère épaississant, s'ajoute à une franche sympathie pour le héros qui nous narre cette sombre histoire et que l'on sent perdu. Il n'a rien d'un personnage lisse, bien au contraire, et on le sent habité d'une part sombre qui nous perturbe et nous rend compatissant à son égard : ce côté obscur qui nourrit l'intrigue et nous fait douter à notre tour. Un vrai moment de plaisir qui se savoure vite et bien, sans éclat ni réserve. À lire !

mercredi 20 janvier 2016

Lecture : Le Trésor du Faucon


Lors du dernier Salon du Livre de Paris, je me suis laissée tenter par ce roman édité par Les Moutons électriques (et qui me faisait de l'œil comme tant d'autres sur leur stand). Et je dois dire que le charme a opéré…
J'ai beau essayé de faire une analyse objective, réfléchie, s'appuyant sur des faits et une critique étayée, je ne peux m'empêcher de penser que tout ça n'est que de la poudre aux yeux (comme je le pense à chacune de mes critiques). Alors, je vais plutôt m'abandonner dans le "vilain" subjectif et vous expliquer ce qui m'a beaucoup plu dans ce roman.
D'abord, le manuscrit de cette histoire a été sauvé des eaux, au sens totalement littérale du terme, par la femme de l'auteur, le couple étant passagers du Titanic. Vous me direz : qu'est-ce que c'est que cette histoire de feuilleton rocambolesque, c'est pire qu'une mauvaise série américaine. Bouh la mauvaise histoire pour faire vendre le livre. La pauvre femme est montée dans le canot de sauvetage et comme adieu déchirant, son mari lui confie son manuscrit avant de sombrer avec le paquebot à des miles et des miles sous les eaux sombres et glacées (et j'ose même vous faire l'affront d'un parallèle dégoulinant de pathos avec ce bon vieux Leonardo Di Caprio dans le film homonyme). C'est bas, je sais. Mais c'est ce qui m'a fait acheté ce livre aussi (et je suis pathétique, je sais). Ba oui, une histoire qui a été sauvée du naufrage du Titanic ça donne une dimension assez mystérieuse, on se dit qu'il aurait pu sombrer aussi, que c'est à la fois une chance et une tragédie que porte en lui ce roman ! Bref, on se dit qu'on ne peut pas bouder cette chance de lire un manuscrit dont la vie ne tenait qu'à un fragile canot de sauvetage et qui a connu la mort tragique de son créateur ! Il faut le lire, ne serait-ce que comme un hommage, à l'auteur et au destin…
Ça y est, on s'est fait avoir comme une bleusaille par un truc vieux comme le monde. Tant pis, on assume la dépense et on lit.

Bien sûr, l'histoire n'est pas celle du naufrage du Titanic (même si c'est un peu bête de le souligner, je préfère enfoncer quelques portes ouvertes, sait-on jamais pour celui ou celle qui n'aurait rien suivi jusqu'ici de mon petit laïus). Elle narre celle d'un gentleman-cambrioleur, qui a passé quelque temps à l'ombre pour se faire oublier de son ami policier Meredith et qui revient à New York. Et pour son retour, il trouve dans une maison abandonnée où il comptait passer la nuit rien moins qu'un bijou volé au British Muséum… il est au mauvais endroit au mauvais moment diront certains mais lui, Le Faucon, il ne l'entend pas de cette oreille. Bien au contraire, c'est une chance pour lui de renouer avec son passé bien plus fastueux que son présent miséreux en ayant une occasion inespérée d'entrer en possession d'un bijou d'une valeur inestimable. Bon, évident, il va encore falloir jouer au chat et à la souris avec Meredith, mais c'est le sourire aux lèvres, et avec, en cadeau bonus, une rousse sulfureuse aux yeux bleus comme des saphirs belle comme un diamant ! Avec un caractère bien trempé ça va sans dire, mais notre gentleman cambrioleur saura en tirer parti… à moins que le lecteur ne se méprenne sur l'homme en question. Car oui, l'auteur joue un peu avec nous en ne nous dévoilant pas vraiment l'identité mystère derrière laquelle se cache notre monte-en-l'air, pour notre plus grand plaisir.

On goûte ce jeu de cache-cache, de chat et souris, de faux semblant, de mystère, d'espion et de voleur avec un grand plaisir car le ton est celui du début du XXe siècle, lorsque gentleman et galanterie riment avec charme, désinvolture, risque et séduction. Les belles femmes au chevelure de feu côtoient ces messieurs à la mise impeccable, cigarette de côté et chapeau de travers. On aime se faire un peu bousculé lorsque le fautif est un bel homme ténébreux au sourire charmeur et charmant qui se moque un peu de nous gentiment sans pour autant manquer à ses devoirs courtois. J'adore ! Ça ne laisse pas grand chose en tête mais ça n'a pas la prétention de vouloir le faire. Un agréable moment de plaisir gratuit sans promesse et plein de légèreté comme une brume de parfum ou de cigare… suffisamment bien écrit pour nous faire oublier les mots.

À lire, pour commencer doucement l'année.

mardi 12 janvier 2016

Lecture BD : Nora


Lors du dernier Masse Critique de Babelio, j'ai reçu cette BD très sympathique, que j'avais repérée tantôt au salon du livre et que j'avais hâte d'explorer. Un grand merci à Babelio et aux éditions de la Gouttière.

Les parents de Nora déménage et pendant cette période d'emballage carton et grand ménage, ils confient la fillette à son oncle à la campagne. Nora bougonne et n'est pas franchement enchantée par ces vacances forcées, mais elle s'adapte et s'approprie rapidement les lieux, aidée de la chatte enceinte de son oncle. Perchée sur une branche d'un énorme arbre dans le tronc duquel elle a niché son petit monde, elle découvre la voisine de son oncle, une vieille dame qui passe ses journées seule assise sur un banc. Triste pour elle, elle comble ce vide qui entoure la vieille femme en inventant son grand amour pas encore né…

C'est très charmant et très frais. Le dessin est très agréable, en bicolore et au traits fins et expressifs, sans aucun parasite dérangeant. Simple, précis, et joliment arrondi, le dessin est plus présent que le texte ou le dialogue et ce "silence" ou cette image parlée nous fait un bien fou lorsqu'on souhaite explorer un BD : l'image prévaut sur le texte et l'histoire se fait trait sans aucune lettre. Nora devient vite attachante et l'on se retrouve dans l'imaginaire débordant et complètement logique de la fillette qui accable son oncle, sans enfant et veuf, de questions souvent dérangeantes, parfois déroutantes, et qui finira par rapprocher les deux protagonistes autour de leur deuil respectif.

À découvrir !

mardi 5 janvier 2016

Lecture : La Dame en blanc

Première lecture terminée de 2016 ! En passant, j'en profite pour souhaiter une bonne année. Dès que j'ai un moment, je ferai un petit bilan de l'année 2015 en lecture.

Mais là, il me faut parler du grand Wilkie Collins ! J'avais été enchantée par la lecture d'autres titres de cet auteur anglais contemporain de Dickens : Pierre de Lune, L'Hôtel hanté, Une belle canaille. Et l'on m'avait vanté ce roman que l'on disait bien supérieur à ces lectures déjà fort sympathiques. Alors, je me lance. Et là, la magie opère.

Walter Hartright est un jeune professeur de dessin qu'un ami va recommander pour enseigner cet art à deux demoiselles de bonne famille, dans un domaine de la campagne anglaise. La veille de son départ, alors qu'il rentre chez lui après une dernière soirée passée auprès de sa mère et de sa sœur, le jeune londonien sursaute à l'appel d'une jeune femme toute habillée de blanc qu'il croise sur la route. Cette étrange rencontre n'en sera que plus bouleversante lorsqu'il fera celle de l'une des deux demoiselles à qui il doit enseigner le dessin et qui se révèle le portrait craché de l'autre, pourtant sans lien de parenté évident.

Je n'en dirai pas plus, il faut absolument lire ce chef d'œuvre incontournable de la littérature anglaise. La traduction de libretto me semble tout à fait honnête, puisque je me suis complètement délectée de cette lecture : l'écriture est un total bonheur, les mots s'enchaînent avec aisance et même lyrisme, on se plairait presque à le lire à haute voix rien que pour le plaisir des mots et de la langue à la musique si juste ! Quant à l'histoire, la quatrième ne ment pas : c'est bien les prémices du thriller parfaitement bien mené. On apprécie le début de l'histoire et surtout la scène saisissante entre la dame en blanc et le héros : la tension est vraiment à son comble et l'on sursaute presque avec ce jeune professeur de dessin qui, en pleine nuit, sur une route déserte baignée de brouillard londonien à souhait, se voit interpeller par une dame toute de blanc vêtue et qui semble perdue. On est entre le spectre anglais et la légende bretonne, en plein atmosphère étrange et surnaturelle des spirits qui ont contrebalancé l'univers mécanique et matérialiste de l'industrialisation anglaise. On lit à toute vitesse en retenant son souffle et on espère bien sûr davantage de tension. Puis on passe à la douce romance, qui taquine le tragique, pour enfin retomber dans le pur thriller où la fragilité féminine doit faire face aux machinations vénales d'un homme sans vergogne. L'on traverse les méandres de cette histoire complexe, non pas par la voix impersonnel d'un narrateur omniscient, mais par les voix des différents acteurs selon leur implication au moment de l'action. C'est d'ailleurs là tout le génie de l'auteur qui apporte à l'histoire une dimension beaucoup plus personnelle et crédible en donnant à chaque situation toute sa densité possible et la tension portée par celui-là ou celle-là même qui l'a vécue. On frémit au rythme du battement de cœur de Marian, de Walter et même des autres personnages parfois plus secondaires qui sont confrontés à la même histoire mais apportent chacun leur tour le grain de sable qui renforce l'édifice. Le lecteur est totalement impliqué, et sa main tremble comme celle qui écrit ces lignes et lui confie ses peurs, ses angoisses, à la lumière d'une chandelle qui vacille, alors que la plume gratte fébrilement. On épie, on attend au détour de la ligne la révélation qui fera basculer le tout dans l'horreur ou l'indicible. Hitchock lui-même ne pourrait le nier : c'est un grand maître du thriller angoissant qui nous livre ici ce roman incroyable.
À lire tout de suite, sans tarder !!! (quoi, vous n'en êtes pas encore au chapitre 2 alors que vous finissez de lire ces lignes ?)