mercredi 20 janvier 2016

Lecture : Le Trésor du Faucon


Lors du dernier Salon du Livre de Paris, je me suis laissée tenter par ce roman édité par Les Moutons électriques (et qui me faisait de l'œil comme tant d'autres sur leur stand). Et je dois dire que le charme a opéré…
J'ai beau essayé de faire une analyse objective, réfléchie, s'appuyant sur des faits et une critique étayée, je ne peux m'empêcher de penser que tout ça n'est que de la poudre aux yeux (comme je le pense à chacune de mes critiques). Alors, je vais plutôt m'abandonner dans le "vilain" subjectif et vous expliquer ce qui m'a beaucoup plu dans ce roman.
D'abord, le manuscrit de cette histoire a été sauvé des eaux, au sens totalement littérale du terme, par la femme de l'auteur, le couple étant passagers du Titanic. Vous me direz : qu'est-ce que c'est que cette histoire de feuilleton rocambolesque, c'est pire qu'une mauvaise série américaine. Bouh la mauvaise histoire pour faire vendre le livre. La pauvre femme est montée dans le canot de sauvetage et comme adieu déchirant, son mari lui confie son manuscrit avant de sombrer avec le paquebot à des miles et des miles sous les eaux sombres et glacées (et j'ose même vous faire l'affront d'un parallèle dégoulinant de pathos avec ce bon vieux Leonardo Di Caprio dans le film homonyme). C'est bas, je sais. Mais c'est ce qui m'a fait acheté ce livre aussi (et je suis pathétique, je sais). Ba oui, une histoire qui a été sauvée du naufrage du Titanic ça donne une dimension assez mystérieuse, on se dit qu'il aurait pu sombrer aussi, que c'est à la fois une chance et une tragédie que porte en lui ce roman ! Bref, on se dit qu'on ne peut pas bouder cette chance de lire un manuscrit dont la vie ne tenait qu'à un fragile canot de sauvetage et qui a connu la mort tragique de son créateur ! Il faut le lire, ne serait-ce que comme un hommage, à l'auteur et au destin…
Ça y est, on s'est fait avoir comme une bleusaille par un truc vieux comme le monde. Tant pis, on assume la dépense et on lit.

Bien sûr, l'histoire n'est pas celle du naufrage du Titanic (même si c'est un peu bête de le souligner, je préfère enfoncer quelques portes ouvertes, sait-on jamais pour celui ou celle qui n'aurait rien suivi jusqu'ici de mon petit laïus). Elle narre celle d'un gentleman-cambrioleur, qui a passé quelque temps à l'ombre pour se faire oublier de son ami policier Meredith et qui revient à New York. Et pour son retour, il trouve dans une maison abandonnée où il comptait passer la nuit rien moins qu'un bijou volé au British Muséum… il est au mauvais endroit au mauvais moment diront certains mais lui, Le Faucon, il ne l'entend pas de cette oreille. Bien au contraire, c'est une chance pour lui de renouer avec son passé bien plus fastueux que son présent miséreux en ayant une occasion inespérée d'entrer en possession d'un bijou d'une valeur inestimable. Bon, évident, il va encore falloir jouer au chat et à la souris avec Meredith, mais c'est le sourire aux lèvres, et avec, en cadeau bonus, une rousse sulfureuse aux yeux bleus comme des saphirs belle comme un diamant ! Avec un caractère bien trempé ça va sans dire, mais notre gentleman cambrioleur saura en tirer parti… à moins que le lecteur ne se méprenne sur l'homme en question. Car oui, l'auteur joue un peu avec nous en ne nous dévoilant pas vraiment l'identité mystère derrière laquelle se cache notre monte-en-l'air, pour notre plus grand plaisir.

On goûte ce jeu de cache-cache, de chat et souris, de faux semblant, de mystère, d'espion et de voleur avec un grand plaisir car le ton est celui du début du XXe siècle, lorsque gentleman et galanterie riment avec charme, désinvolture, risque et séduction. Les belles femmes au chevelure de feu côtoient ces messieurs à la mise impeccable, cigarette de côté et chapeau de travers. On aime se faire un peu bousculé lorsque le fautif est un bel homme ténébreux au sourire charmeur et charmant qui se moque un peu de nous gentiment sans pour autant manquer à ses devoirs courtois. J'adore ! Ça ne laisse pas grand chose en tête mais ça n'a pas la prétention de vouloir le faire. Un agréable moment de plaisir gratuit sans promesse et plein de légèreté comme une brume de parfum ou de cigare… suffisamment bien écrit pour nous faire oublier les mots.

À lire, pour commencer doucement l'année.

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